jeudi 17 juillet 2014

Meurtres d'enfants à Gaza. Indignation sélective de l'intelligentsia djiboutienne à Djibouti et ailleurs


Quel est ce silence assourdissant qui perce les tympans ?
Pourquoi ceux qui habituellement s’indignent à la moindre confrontation entre policiers anti émeutes et jeunes à la sortie des mosquées depuis les dernières élections législatives, ne disent rien quant à la barbarie de l’état d’Israël qui prend pour cible délibérément des enfants jouant sur une plage.
Pourquoi ceux qui, dans le confort en Occident, pondent à longueur d’année des billets dans leurs blogs, sur leurs pages Facebook ou Twitter, et parfois dans les colonnes des médias internationaux profitant de leur notoriété (comme l’Humanité, comme Le Monde, comme le NouvelObs ou le Figaro où ils achètent des rubriques), ne s’en indignent pas dans leurs écrits ?
Est-ce la preuve de leur mauvaise foi ? Critiquant et dénonçant à longueur de journée, inlassablement, l’administration politique de notre jeune république (alors que ses citoyens y vivent dans la paix et la sécurité), ils ne disent mot devant l’actualité au Moyen Orient ces derniers temps.
Comme le dit l’adage « qui ne dit mot consent » ? Non, je ne puis le croire. Je ne peux penser qu’ils approuvent cette situation. Mais alors pourquoi ne disent-ils rien ?
Peut être ne sont-ils pas informés de ce qui se passent à Gaza ? Peut être est-ce trop loin pour qu’ils s’indignent des meurtres réguliers d’enfants, de femmes et de vieillards ? Peut être que leur engagement ne concerne que leur environnement immédiat et leur petit tracas quotidien. Électricité coupée pendant une heure en période de grande chaleur estivale et de surcroit en plein mois de ramadan. Dispersion de leur manifestation hebdomadaire pendant les vendredis. Chômage endémique de leurs jeunes déscolarisés. État déplorable du quartier quant à l’assainissement et les déchets jonchant les trottoirs. Les maux de notre société ne peuvent se résumer à ces quelques exemples. Sans vouloir les minimiser (nous vivons dans ces conditions et nous pâtissons de toutes ces difficultés) il faudrait que l’on apprenne à sortir de notre bulle.
Nos peines sont-elles comparables à celles de ces enfants mourant sous les bombes ? Sont-elles comparables à celles de ce peuple vivant dans le déni d’existence depuis 47 ans ? Sont-elles comparables à ces générations successives que l’oppresseur a spoliées et contraint à l’exode par sa politique de la terreur ? Si l’on trouve le temps de s’indigner des maux de notre société, pourquoi on n’en trouve pas pour s’indigner du sort des Palestiniens en général et des Gazaouis en particulier. Le désintérêt ? La mauvaise foi ? Le nombrilisme ?
Mais alors qu’en est-il pour les pseudos intellectuels vivant en occident ? Regardez dans leur compte Facebook ou Twitter[i]. On n’y voit rarement leurs réactions face à ces atrocités. Pourquoi au moment où des enfants meurent sous les bombes, ils parlent de sujets hétéroclites mais non sans intérêt je le concède, comme la poésie à Djibouti, la mort de Nadine Gordimer à 90 ans, la lutte entre DP World et Djibouti ou l’auto promotion de leurs ouvrages? Sans avoir la prétention de tout comprendre et de tout expliquer (effort pour ne pas sombrer dans la déformation professionnelle, le lecteur fera sa propre analyse) voici quelques pistes :
-          Certains sont obnubilés par le pouvoir et toutes leurs actions se concentrent sur les voies et moyens pour essayer de ruiner la crédibilité et l’image du pouvoir actuel.
-          D’autres ont un agenda caché avec le soutien d'organisations étrangères et veulent instaurer un état avec des idéaux radicaux et fondamentalistes (je prends soin de ne pas utiliser le mot Islam pour ne pas le pervertir parce que l’idéologie prônée en est loin).
-          Les autres, en Occident, veulent soit se conforter dans leur rôle de victimes ayant subit des persécutions dans leur pays d’origine et ainsi profiter de l’asile et de l’aide sociale occidentale ou simplement se faire une renommée qui les confortera dans leur rôle d’intellectuel engagé auprès des capitales occidentales.
-          Les derniers, ceux que j’appelle « écrivaillons » veulent juste, en créant la polémique se rappeler au souvenir de leurs lecteurs en nombre décroissant pour essayer de vendre encore leurs invendus.
Et si, en mettant de côté nos querelles intestines, on s’émouvait ensemble du sort des enfants de Gaza ?




[i] Les comptes de Abdourahman Waberi https://www.facebook.com/awaberi1?fref=ts ou https://twitter.com/AAWaberi , d’Alexis Mohamed https://twitter.com/Djibrepublicain ou https://www.facebook.com/Mouvement.des.Republicains.Solidaires?fref=ts , de Cassim Dini https://www.facebook.com/cassim.ahmeddini?fref=ts pour ne citer que quelques uns parmi les plus virulents