Quel est ce silence assourdissant qui perce les tympans ?
Pourquoi ceux qui habituellement s’indignent à la moindre
confrontation entre policiers anti émeutes et jeunes à la sortie des mosquées
depuis les dernières élections législatives, ne disent rien quant à la barbarie
de l’état d’Israël qui prend pour cible délibérément des enfants jouant sur une
plage.
Pourquoi ceux qui, dans le confort en Occident, pondent à
longueur d’année des billets dans leurs blogs, sur leurs pages Facebook ou
Twitter, et parfois dans les colonnes des médias internationaux profitant de
leur notoriété (comme l’Humanité,
comme Le Monde, comme le NouvelObs ou le Figaro où ils achètent des rubriques), ne s’en indignent pas
dans leurs écrits ?
Est-ce la preuve de leur mauvaise foi ? Critiquant et dénonçant
à longueur de journée, inlassablement, l’administration politique de notre
jeune république (alors que ses citoyens y vivent dans la paix et la sécurité),
ils ne disent mot devant l’actualité au Moyen Orient ces derniers temps.
Comme le dit l’adage « qui ne dit mot consent » ?
Non, je ne puis le croire. Je ne peux penser qu’ils approuvent cette situation.
Mais alors pourquoi ne disent-ils rien ?
Peut être ne sont-ils pas informés de ce qui se passent à
Gaza ? Peut être est-ce trop loin pour qu’ils s’indignent des meurtres
réguliers d’enfants, de femmes et de vieillards ? Peut être que leur
engagement ne concerne que leur environnement immédiat et leur petit tracas
quotidien. Électricité coupée pendant une heure en période de grande chaleur estivale
et de surcroit en plein mois de ramadan. Dispersion de leur manifestation
hebdomadaire pendant les vendredis. Chômage endémique de leurs jeunes déscolarisés. État déplorable du quartier quant à l’assainissement et les déchets jonchant
les trottoirs. Les maux de notre société ne peuvent se résumer à ces quelques
exemples. Sans vouloir les minimiser (nous vivons dans ces conditions et nous pâtissons
de toutes ces difficultés) il faudrait que l’on apprenne à sortir de notre
bulle.
Nos peines sont-elles comparables à celles de ces enfants mourant
sous les bombes ? Sont-elles comparables à celles de ce peuple vivant dans
le déni d’existence depuis 47 ans ? Sont-elles comparables à ces
générations successives que l’oppresseur a spoliées et contraint à l’exode par
sa politique de la terreur ? Si l’on trouve le temps de s’indigner des
maux de notre société, pourquoi on n’en trouve pas pour s’indigner du sort des
Palestiniens en général et des Gazaouis en particulier. Le désintérêt ? La
mauvaise foi ? Le nombrilisme ?
Mais alors qu’en est-il pour les pseudos intellectuels
vivant en occident ? Regardez dans leur compte Facebook ou Twitter[i].
On n’y voit rarement leurs réactions face à ces atrocités. Pourquoi au
moment où des enfants meurent sous les bombes, ils parlent de sujets
hétéroclites mais non sans intérêt je le concède, comme la poésie à Djibouti,
la mort de Nadine Gordimer à 90 ans, la lutte entre DP World et Djibouti ou l’auto
promotion de leurs ouvrages? Sans avoir la prétention de tout comprendre et de
tout expliquer (effort pour ne pas sombrer dans la déformation professionnelle,
le lecteur fera sa propre analyse) voici quelques pistes :
-
Certains sont obnubilés par le pouvoir et toutes
leurs actions se concentrent sur les voies et moyens pour essayer de ruiner la
crédibilité et l’image du pouvoir actuel.
-
D’autres ont un agenda caché avec le soutien d'organisations
étrangères et veulent instaurer un état avec des idéaux radicaux et
fondamentalistes (je prends soin de ne pas utiliser le mot Islam pour ne pas le
pervertir parce que l’idéologie prônée en est loin).
-
Les autres, en Occident, veulent soit se
conforter dans leur rôle de victimes ayant subit des persécutions dans leur
pays d’origine et ainsi profiter de l’asile et de l’aide sociale occidentale ou
simplement se faire une renommée qui les confortera dans leur rôle d’intellectuel
engagé auprès des capitales occidentales.
-
Les derniers, ceux que j’appelle « écrivaillons »
veulent juste, en créant la polémique se rappeler au souvenir de leurs lecteurs
en nombre décroissant pour essayer de vendre encore leurs invendus.
Et si, en mettant de côté nos querelles intestines, on s’émouvait
ensemble du sort des enfants de Gaza ?
[i] Les
comptes de Abdourahman Waberi https://www.facebook.com/awaberi1?fref=ts
ou https://twitter.com/AAWaberi , d’Alexis
Mohamed https://twitter.com/Djibrepublicain
ou https://www.facebook.com/Mouvement.des.Republicains.Solidaires?fref=ts , de
Cassim Dini https://www.facebook.com/cassim.ahmeddini?fref=ts
pour ne citer que quelques uns parmi les plus virulents